Dans un entretien avec Moseka.Info, Nathalie Makumbu respectivement fondatrice de L’ASBL »Les compagnons de Nathalie Makumbu », a planché sur la problématique liée à la représentativité des femmes congolaises aux postes de prise de décisions dans les gouvernements, 64 ans après l’indépendance. Ci-dessous, l’intégralité de son entretien.
Moseka.info: Bonjour Madame Nathalie. Makumbu
Moseka.info: 64 ans après l’ indépendance.La femme congolaise est-elle suffisamment représentée dans les instances de prise de décision? A-t-elle réellement reçu sa liberté ?
Nathalie Makambu : 64 après l’indépendance, pour la femme congolaise il y a encore du chemin à parcourir. C’est vrai que nous sommes en train d’évoluer. Aujourd’hui les femmes se sont représentées à la députation nationale et provinciale voir même au gouvernement. Mais cela ne suffit pas,il y a encore du chemin à faire par rapport à la femme congolaise qui commence peu à peu à s’ouvrir à la participation politique, économique et tant d’autres secteurs. Sur une échelle de 100 , nous sommes encore à 25 % sur ce qui devrait être fait, il y a encore des femmes aujourd’hui qui vivent sous la violence sexuelle et conjugale. Donc la gente féminine congolaise n’est pas encore totalement affranchie, elle lutte encore. C’est une démarche qui va prendre beaucoup de temps et va nécessiter des sacrifices à l’égard de la femme.
Moseka.info: Qu’est-ce qui ralentit ou freine encore l’émergence de la femme congolaise 64 ans après ?
Nathalie Makumbu : Je dirais que ce sont nos coutumes. C’est-à-dire cette culture que nous avons héritées de nos ancêtres, qui empêche la femme d’être libre totalement, en lui rappellant toujours qu’elle est inférieure à l’homme.En plus de nos coutumes et culture, Beaucoup des femmes et filles congolaises jusqu’à nos jours sont analphabètes : elles ne savent ni lire ni écrire, elles n’ont accès à l’information et la formation . Donc cela empêche certaines d’atteindre le niveau par rapport à la prise de décision. Raison pour laquelle elles restent dans un secteur un peu plus reculé où elles sont obligées de faire des petits boulots.
Moseka.info: Qu’est-ce que la femme du 21 ième siècle est sensée faire pour remédier à cela ?
Nathan Makambu: Je dirais, nous devons plutôt négocier parce que nos lois traditionnelles ont été établies il y a bien longtemps. Mais nous pouvons quand même les modifier, abolir certaines, parce qu’il ya des textes légaux qui placent l’homme et la femme à cette égalité. mais celà ne suffit pas, par ce que certains hommes ne font pas attention à ces textes établis par la loi. Alors, il nous faudra parler avec eux, parce qu’ils ne sont pas nos adversaires. Peu à peu ils comprendront que la femme a aussi les capacités de diriger.
Moseka.info :64 ans après, qu’est-ce que nous pouvons retenir de femmes comme Sophie kanza et Nzuzi wa Mbombo ?
Madame Sophie kanza et Nzuzi Wa Mbombo, sont ces deux femmes leaders politiques qui ont pû prouver à la face du monde à l’époque du président Mobutu que la femme est capable. Mais seulement beaucoup de femmes n’ont pas pu emboîter leurs pas parce qu’elles se disaient que leur place n’est pas en politique mais actuellement on commence à remarquer qu’il ya eu une forte participation, déjà l’année dernière, il y a eu beaucoup de femmes candidates aux élections , que ça soit pour les législatives et deux femmes en présidentielle. Mais cela ne suffit pas. il faut continuer à fournir les efforts.
Déjà Mme Marie Josée ifoku et Joëlle Bile constituent pour nous des icônes, par ce que à travers elles , plusieurs femmes pourront avoir ce courage de faire la politique pour pouvoir défendre la couleur de notre pays avec bravoure.
Moseka.info : Comment interprétez-vous le concept masculinité positive prônée par le Chef de l’État congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ?
Je loue et applaudi cette belle initiative prônée par le président de la République. Cela permettra d’atteindre un niveau plus élevé, plus soutenable. Aussi sur le plan économique. Cela permettra à la femme de s’ouvrir, et aussi d’exercer ses compétences d’avantages qui accompagneront le pays vers l’émergence. Aujourd’hui, nous avons la première ministre avec 17 femmes au gouvernement grâce aux efforts abattus du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. C’est un geste à féliciter mais le paris n’est pas encore gagné.
Propos recueillis par Gloria kisenda